- Introduction
- Contexte
- Vie
- Pensée
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Œuvres
- Le plurilinguisme
- Lulle et la langue catalane
- La diffusion et la conservation
- Le Livre de contemplation
- Le Livre du gentil
- Le Livre de l'ordre de chevalerie
- La Doctrine puérile
- Roman d'Evast et Blaquerne
- Le Livre de l'ami et de l'aimé
- L'Art démonstrative
- Le Livre de merveilles
- Le Livre des bêtes
- Le Desconhort
- L'Arbre de science
- L'Arbre des exemples
- Le Chant de Raymond
- La Nouvelle rhétorique
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- Le Liber de fine
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- Base de Données / Dictionnaire
Vision trinitaire du monde
L’Art générale constitue un modèle, pouvant être difficilement dépassé, d’un type de métaphysique exemplaire et descendante qui, partant de Dieu, recherche ses traces dans le monde. Pour Lulle, comme pour Platon, le monde visible repose sur l’invisible, les biens ‘inférieurs’ se basant sur le Bien ‘souverain’. En haut, il y a Dieu avec ses dignités. En bas, le monde, fait par Lui à l’image des dignités. Le point d’union entre ces deux mondes n’est autre que les dignités divines elles-mêmes. Comme les idées de Platon, les dignités sont à la fois principes de l’être et de la connaissance (principia essendi et cognoscendi). Vu qu’elles désignent Dieu dans son rapport au monde, elles peuvent être attribuées, analogiquement, à l’un et à l’autre. Par rapport à celui de Lulle, peu de systèmes médiévaux sont arrivés aussi près du modèle platonicien et hégélien d’une logique qui soit en même temps une ontologie. L’ordre de l’être et l’ordre de la pensée coïncident en Dieu, dont la pensée créatrice contient dans une forme idéale tout ce qui est de l’ordre du réel. De là vient le fait que cette ontologie lullienne soit aussi une théologie.
Si Dieu est, donc, la thèse première et fondamentale de la pensée lullienne, il est normal que le mouvement de cette pensée aille plutôt de haut en bas, de Dieu au monde. Et, de fait, Lulle comprend finalement le monde depuis Dieu, comme s’il s’agissait d’un système de traces et d’images de sa perfection infinie. ‘Ce monde est image par laquelle la grande bonté et noblesse de Dieu sont reflétées’ (Livre des merveilles, VIII, c. 53). Cependant, s’il est bien vrai que le mouvement allant de haut en bas est basique et prédominant chez Lulle, le mouvement contraire, celui qui va de bas en haut, est aussi bien présent. Cette alternance entre l’ascendant et le descendant, typique de notre auteur, trouve son expression la plus aboutie dans le Liber de ascensu et descensu intellectus, dans lequel Lulle décrit les échelons par lesquels l’entendement monte du sensible à l’intelligible et descend de l’intelligible au sensible.